ETUDES


Résumé de l’étude de
DANIEL 
chapitres II et VII
selon 
Emile GUERS

Israël ayant forfait à l'alliance que l'Éternel avait traitée avec lui, attira sur sa tête de justes châtiments. Jérusalem fut livrée une première fois aux nations. Et l'empire du monde, qui devait appartenir au peuple de Dieu, fut transféré aux Gentils qui le reçurent dans la personne de leur premier roi, Nébucadnetsar (Daniel 2:37-38, Esdras 1:2). Alors s'ouvrit la période appelée les temps des Gentils (Luc 21:24). Ce sont les temps durant lesquels les grandes puissances de la terre dominent sur Israël. Commencée à la prise de Jérusalem par le roi Nébucadnetsar, la période des Gentils ne finira que lorsque Jérusalem aura cessé d'être foulée à leurs pieds.

1. La Statue métallique
Elle représente les 4 grands empires, celui des Chaldéens, celui des Mèdes et des Perses, l'empire grec ou de Javan et l'empire romain qui vont, tour à tour, fouler aux pieds le peuple de Dieu. Les divers métaux dont elle est formée caractérisent le pouvoir qu'ils exerceront successivement. La dégénération des métaux dans la Statue indique la dégénération progressive du pouvoir. 
Le pouvoir confié à Nébucadnetsar, indépendant de tous hormis de Celui qui l'avait donné, est représenté par l’or
L'argent symbolise la monarchie médo-perse, monarchie aristocratique. Cet empire est représenté par les deux bras de la Statue qui préfigurent les Mèdes et les Perses, nations distinctes, mais réunies sous une seule et même législation et agissant comme un seul peuple.
La domination d'Alexandre, fondateur du troisième empire, est figurée par l’airain : c'était une oligarchie militaire et le pouvoir dépendait plus ou moins des généraux d'Alexandre formés à l'école de la Grèce démocratique.
Le fer représente le quatrième empire. Le chef de l'empire (imperator) était simplement le premier magistrat de la république. Son pouvoir, d'origine démocratique ou populaire, dépendait du caprice des armées et était sujet à une grande instabilité. 
Les deux jambes de la Statue figurent les deux catégories de peuples que César Auguste, en fondant la monarchie, réunit, à savoir les nations civilisées de la Grèce et de l'Orient, et les peuples à demi-sauvages de l'Occident. Ces deux éléments distincts de l'empire existèrent réunis jusqu'à l'époque de Théodose-le-Grand. Après sa mort eut lieu la division de l'empire romain en deux gouvernements distincts, celui d'Orient et celui d'Occident. C'est à cela que correspond le symbole des deux jambes de la Statue. L'empire eut Rome pour capitale jusqu'au règne de Constantin. Alors (330 après J.-C.) le siége en fut transféré à Byzance, qui reçut le nom de Constantinople. Cette circonstance donna à l'Orient romain une prépondérance marquée sur l'Occident. Devenu la partie principale de l'empire, il conserva sa prééminence jusqu'après la destruction de l'empire d'Occident par les Barbares. 
Les doigts des pieds de la Statue figurent dix rois ou royaumes. Ces royaumes ont-ils déjà paru dans le monde, ou sont-ils encore à venir? La position des doigts des pieds attesterait qu'ils ne se formeront que vers le terme final de l'existence de la Statue, c'est-à-dire vers l'expiration des temps de la Gentilité, dont ils préfigurent le dernier état. Daniel dit au roi de Babylone que la vision qu'il vient d'avoir se rapporte à ce qui doit arriver aux derniers temps, c'est-à-dire à la fin des temps des Gentils. 
Les dix doigts des pieds de la Statue ne sont donc pas encore formés. Les dix royaumes du quatrième empire sont encore à venir. Cet empire lui-même sera reconstruit avant la fin de l'économie actuelle. Les différents États qui forment le pourtour de la Méditerranée seront alors réunis sous un seul et même chef. Les dix royaumes dont il se composera se répartiront sans doute d'une manière égale entre les deux grandes sections dont il sera de nouveau formé mais sous une même domination, entre l'Orient et l'Occident romains figurés par les deux jambes de la Statue.
Les jambes de la Statue étaient de fer, sans alliage d'aucune substance étrangère, mais ses pieds sont à la fois de fer et d'argile. Le métal était demeuré métal, maintenant il se mélange d'argile. Pourquoi cela? Apparemment pour indiquer que l'empire rétabli présentera l'alliance du pouvoir ancien, primitif, représenté par le fer, et d'un pouvoir nouveau qui n'est devant Lui que de l’argile. Il réunira la souveraineté impériale ou princière, et la souveraineté populaire ou démocratique.

2. La Pierre
Qu'est la Pierre détachée sans l’aide d’aucune main? La Pierre, est le Seigneur Jésus qui doit juger en personne les nations de la terre romaine révoltées contre Lui, et clore enfin la longue période des Gentils. Il frappera ces nations directement, immédiatement. Apocalypse 19:15, Psaume 2, Esaïe 63). La Pierre brisera l'orgueilleuse Statue, elle la pulvérisera, elle n'en laissera subsister aucun vestige. Puis, devenue une grande montagne, elle couvrira (Michée 5:4) la terre entière. C'est le règne universel du Fils de l'homme.
La Pierre tombe au temps de ces rois, est-il dit, c'est-à-dire de ceux qui sont représentés par les dix doigts des pieds. Elle tombe sur les pieds de fer et d'argile . Ces pieds appartiennent au quatrième empire dont ils préfigurent le dernier état. Ce que la pierre frappera, c'est donc la quatrième monarchie qu'elle trouvera sous sa dernière forme (les dix royaumes). Elle la brisera comme on brise un vaisseau d'argile (Psaume 2). Institutions politiques, civiles et sociales, organisations religieuses et ecclésiastiques, tout ce qui se rattache de près ou de loin à la Gentilité romaine, tout ce qu'aura pénétré son esprit d'impiété, de révolte contre le Seigneur, de haine contre son Évangile, de persécution contre son peuple, périra sous la main du Souverain Juge. Et cette parole de Jésus aura reçu son entier accomplissement : Celui qui tombera sur la Pierre en sera brisé; et celui sur qui elle tombera, elle le réduira en poussière (Luc 20, 18).
La Pierre ne brisera pas le fer et l'argile seulement. Elle brisera du même coup l'or, l'argent et le fer. Toute la puissance et toute la gloire des Gentils s'évanouiront.  L'existence des nations est limitée mais la forme du pouvoir qui leur avait été confié, leurs systèmes de gouvernement, bien que modifiés, leur survivent. Les institutions politiques et les lois de la Chaldée ont infusé de certains principes dans celles de la Perse. La Perse a réagi sur la Grèce, et la Grèce sur Rome. Rome, à son tour, revivra dans les dix royaumes. Les théories et les formes politiques ne périssent pas nécessairement. Les arts, les sciences et les institutions essentielles au maintien de l'ordre social survivent souvent aux convulsions les plus terribles, et passent même intactes de mains despotiques en des mains démocratiques. Maintes lois et maintes institutions promulguées d'abord en Chaldée, opèrent encore aujourd'hui dans le monde romain. Leur esprit l'anime encore. Elles ne périront que le jour où la Gentilité tombera sous la toute-puissante main de Jésus-Christ. C'est d'après ce même principe que nous considérons les apôtres du Seigneur comme existant encore à l'heure qu'il est, et comme devant demeurer jusqu'à la fin (Éphésiens 4). Leurs institutions leur survivent comme législateurs dans l'Église.
La Statue à la tête d'or et aux pieds de fer et d'argile est toujours debout mais le temps de la patience de Dieu touche à son terme. La prophétie nous transporte à l’heure du jugement des nations et de la délivrance des saints. Alors le pouvoir que le Dieu des cieux avait délégué pour un temps aux Gentils, et dont ceux-ci n'ont usé que pour opprimer son peuple, retournera dans ses mains, et, il établira, dans le monde entier, le royaume impérissable du Messie et des saints. 

3. Les quatre Bêtes Sauvages.
Ce sont encore les quatre empires. Le lion correspond à la tête d'orl'ours à la poitrine et aux bras d'argent, le léopard au ventre et aux hanches d'airain de la Statue. La quatrième Bête représente la même chose que les jambes et les pieds de la Statue. Les quatre Bêtes s'élèvent de la grande mer (la Méditerranée). Le chapitre 2 de Daniel caractérisait le pouvoir dont sont investis les quatre empires, le chapitre 7 décrit l'usage qu'ils en font. Il préfigure l'esprit de leur domination. Les quatre Bêtes sauvages représentent ce que ces empires ont fait du pouvoir qui leur a été délégué, le même usage qu'une bête sauvage fait de sa force! Malheur au peuple de Dieu sous leur domination!
La Chaldée, la Perse et la Grèce ont accompli leur temps comme empires mais leur vie n'a pas fini avec leur domination. Leur existence comme nations se prolongent ensuite.
Le quatrième empire, Rome, fondé par César-Auguste réunit l'héritage des empires qui l'avaient précédé. Il continue leur rôle et les absorbe. Dans la quatrième Bête sauvage, on retrouve quelque chose des trois premières : il y a en elle du lion, de l'ours et du léopard. (Apocalypse 13:2)
C'est vers l'origine du quatrième empire que le Messie parut dans le monde. C'est pour le détruire et pour établir à la place son règne glorieux qu'il doit revenir. L'empire romain a crucifié le Fils de Dieu, il a persécuté l'Église, il a détruit Jérusalem, dispersé Israël parmi les nations, mais il n'a pas terminé sa carrière. Rétabli sous une forme entièrement nouvelle (les dix royaumes réunis sous un même Chef), il doit faire de nouveau la guerre au Christ, comblant ainsi la mesure de ses iniquités. Les blasphèmes et les persécutions de ce dernier Chef, la Petite Corne, son jugement et sa destruction suivie du règne universel du Messie, tel est l'objet spécial de la vision.

4. Les dix crones.
Les dix cornes de la quatrième Bête ont la même signification que les dix doigts de la Statue. Elles représentent les dix royaumes. Ces royaumes sont encore à venir. C'est une forme que l'empire revêtira sitôt reconstruit. La vision nous transporte à l'époque de la dernière épreuve et de la dernière délivrance du peuple de Dieu. Israël est alors de retour en son pays, et le quatrième empire restauré.
Le règne de la Petite Corne sera terrible, mais sa dernière période blasphématoire et persécutrice, sera fort courte. Elle ne sera que de trois ans et demi. Sitôt ces trois ans et demi écoulés, la Bête sera jugée, et le millénium commencera. Le quatrième empire sera rétabli vers la fin de l'économie actuelle pour un temps bien court et pour une œuvre bien odieuse. Aux personnes que cette reconstruction future de l'empire romain pourrait surprendre, nous nous bornerons à dire : si c'est écrit dans le Livre de Dieu, comme nous l'estimons, cela s'accomplira certainement en dépit de toutes les improbabilités et même de toutes les impossibilités que notre esprit se plairait à y voir. Et qui de nous d'ailleurs oserait dire ce qui n'aura pas lieu dans ces jours de rapides et profonds changements qui étonneront les plus sages? Intégralement restaurée mais divisée alors en dix royaumes, la monarchie romaine, telle que César-Auguste la fonda, recouvrera ses antiques limites de l'Euphrate au Rhin, de l'Atlas au Danube, embrassant dans son vaste pourtour, tous les États et les royaumes actuels de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique que baigne la Méditerranée, et les réunissant sous une seule et même domination.
Une corne, est en général, l'emblème du pouvoir concentré dans un individu. Elle domine sur les dix autres, et elle donne à la Bête son caractère distinctif !  Elle s'identifie avec la Bête qui n'est que son instrument (Daniel. 7, Apocalypse 17 et 19). Les dix cornes, qu'elle réduit ensuite à sept, lui sont complètement assujetties. C'est une Bête ou une Petite Corne, et dix cornes qui existent simultanément. Ce sont dix rois qui subsistent en même temps que la Bête et qui lui donnent leur pouvoir (Daniel 7, Apocalypse 17:12-13). La terre romaine à ce moment-là sera une vaste confédération d'États réunis sous une tête commune (toujours la Petite Corne identifiée avec la Bête), sous un chef impérial qui représentera la monarchie. Non-seulement la Bête romaine et les dix cornes, le dictateur suprême et les dix rois (réduits plus tard à sept) subsisteront ensemble durant la même période, mais encore, ils périront ensemble sous un même jugement de Dieu, direct, immédiat, inattendu, terrible.
Revêtue du pouvoir dictatorial, la Petite Corne prononce contre le ciel des paroles blasphématoires. Elle persécute les saints et prétend changer les temps et la loi. Les temps de fête: c'est le sens de l'original. Le mot désigne les jours fériés, les fêtes lévitiques revenant à des époques régulières, la Pâque, la Pentecôte et les Tabernacles. Nous voici donc sur un terrain tout juif. Sans doute la Petite Corne persécute alors tous les saints. Elle les persécute dans tout l'empire, dans la chrétienté comme parmi les Juifs. Mais la “Palestine” surtout est le théâtre de son oppression. Les enfants d'Israël à ce moment-là sont de retour dans leur patrie. Leur temple a été rétabli dans Jérusalem restaurée, leur culte y a recommencé. La Petite Corne poursuit avec acharnement, durant mille deux cent soixante jours, son œuvre de blasphème et de persécution. Puis, l'Ancien des Jours s'assied sur son trône. Les livres sont ouverts, et le jugement se tient. Ce que Dieu juge ici ce ne sont pas les morts, ce ne sont pas non plus les nations païennes, mais les peuples du quatrième empire, alors divisé en ses dix royaumes sous l'Antichrist. Ce qu'il juge, c'est la Bête romaine, c'est la Petite Corne. Elle périt pour s'être ouvertement élevée contre Dieu, contre sa Parole, son peuple et son autorité. Il frappe la Bête d'un jugement destructeur.
Avec la quatrième Bête, périt aussi tout ce qui était resté des trois précédentes. Puis Dieu reprend le pouvoir confié pour un temps aux Gentils et en investit solennellement le Fils de l'homme et les saints. La vision du chapitre sept a le même résultat final que celle du chapitre deux : le millénium.

La Statue colossale est encore debout. Le quatrième Bête continue son métier de Bête sauvage, et va même l'exercer bientôt avec un redoublement de violence et de fureur. Aussi longtemps que la Statue repose sur sa base et que la Bête vit et respire, c'est, pour la Gentilité, le temps de la patience de Dieu. Mais dès que cette Gentilité sera entrée dans la série des jugements qui doivent finalement consommer la ruine de la Statue et de la Bête, alors commenceront pour elle les jours de la colère. C'est vers cet état de choses que nous achemine plus vite encore peut-être que nous ne le voudrions, tout ce qui se passe actuellement sur le sol du quatrième empire. Il faut que les oracles de vérité s'accomplissent. Quelles révolutions politiques, quels bouleversements, quel remaniement complet de la carte du monde romain, quelles calamités de tous genres présuppose déjà le seul fait prophétique de la restauration prochaine et intégrale de l'empire romain sous la forme nouvelle qu'il doit revêtir ! 
Que penserons-nous de cette ère de prospérité, de bonheur, de paix universelle qu'on nous promet, de ce millénium dans lequel nous entrerions tout doucement et sans trop de secousses par le seul progrès de l'Évangile s'infiltrant peu à peu dans les masses et les transformant à la longue ! Oui, la prédication toujours plus fidèle de l'Évangile, la circulation toujours plus active, toujours plus abondante de la Parole de vie, je la vois partout recommandée dans l'Écriture, mais pour rassembler les élus avant le grand jour de la colère et non pour convertir les nations : c'est une œuvre réservée à une autre dispensation, et à l'emploi de moyens dont nous ne disposons encore qu'en partie. Oui, oui, le millénium, le règne universel du Messie et des saints, je le retrouve de même, et avec bonheur, partout dans la prophétie, notamment dans les deux sublimes visions que nous venons d'étudier, mais seulement au fond du majestueux tableau qu'elles déroulent devant nous. Mais sur les premiers plans de ce tableau quelle épouvantable explosion de la colère de Dieu ! Et c'est le sol du quatrième empire, c'est la terre romaine que cette colère va frapper! Et nous sommes, nous, en pleine terre romaine ! Nous sommes dans le cratère du volcan ! Il ne vomit pas encore ses torrents de lave mais déjà le sol tremble sous nos pieds, d'un bout à l'autre de l'empire romain, de l'Euphrate au Rhin, de l'Atlas au Danube ! Pourquoi dirions-nous: « paix, paix, sécurité ! » quand les prophéties, quand les signes des temps crient plus fort : « guerre, guerre, indignation! » 
 Aux pécheurs : Que ferez-vous quand la fin viendra? (Jérémie 5) fuyez, oh! fuyez, arrière de la colère avenir ! et aux saints : Israël, prépare-toi à la rencontre de ton Dieu! (Amos 5) Rachetés de Jésus, demeurons en Lui, nous tenant bien enfermés, bien soigneusement cachés dans cet inviolable asile où l'on ne redoute plus les jugements de Dieu, et où l'on n'a plus à attendre que l'accomplissement de ses promesses. Il a dit : Veillez, priez en tout temps, afin que vous soyez jugés dignes d'éviter toutes ces choses qui doivent arriver, et de subsister devant le Fils de l'homme. (Luc 21:36; Apocalypse. 3:10.)

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